Journal d'un député non jugé, ou déportation en violation des lois : Tome I

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C H A P I T R E IV.

dans leur exil ce que nous avons de plus parfait sur l'histoire de la Grèce , et ils correspondaient librement avec leurs concitoyens. O n leur envoya m ê m e d'Athènes les d o c u m e n s nécessaires à leurs travaux historiques. Plutarque , adressant des consolations à u n banni, lui dit :«O n n'a pas limité les lieux desti» nés à ton séjour. O n ne t'en interdit qu'un » seul, E n t'excluant d'une ville, on t'a ouvert » toutes les autres

Thémistocle , pour avoir

» été banni, ne perdit pas la gloire qu'il avait » acquise entre les Grecs. Il n'y a personne » si peu soucieux qui n'aimât mieux être T h é » mistocle b a n n i , que Léobote qui l'accusa et » le fit bannir ; Cicéron chassé , plutôt que Clo» dius qui le chassa, o u Timothée contraint » d'abandonner son pays , plutôt que d'être Aris» tophon son accusateur. » L'ostracisme, sous ses différens n o m s , avait lieu dans diverses républiques grecques ; mais il appartient plus particulièrement à celle d'Athènes. Les R o m a i n s ne connurent point cet étrange r e m è d e , preuve de l'impuissance des lois et de l'imperfection des constitutions grecques. Elles s'en servaient , à l'exemple de ces h o m m e s qui prennent de temps en temps des médecines, m ê m e en bonne santé. L'ostracisme devait, à des époques fixes et périodiques, frap-


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