Journal d'un député non jugé, ou déportation en violation des lois : Tome I

Page 81

CHAPITRE

IV.

75

la suite immédiate. II mutile quelquefois ses bannis, pour empêcher à jamais leur retour. Les empereurs, tandis qu'il y avait encore une o m b r e d u gouvernement républicain , adoptèrent une nouvelle espèce d'exil : ce fut la relégation. Elle était ordonnée sans forme de jugem e n t , par u n édit d u prince, qui ne prenait m ê m e pas la peine d'énoncer la cause de ce châtiment. C'était quelquefois l'effet d'un m é contentement domestique, la punition

d'une

sévérité de m œ u r s dont s'offensait u n despote dissolu ou prodigue. La relégation ne privait ni des biens, ni d u titre de citoyen. Ovide le dit expressément, et il se courrouce contre ceux qui le traitaient d'exilé( 1). Chez les Grecs , il n'y avait rien de précis dans cette partie de la législation ; mais on ne savait ce que c'était que d'emprisonner et de tourmenter l'exilé jusque dans son bannissement. Il avait le choix d u lieu de son séjour. Diogène , obligé de quitter Sinope , habita Athènes et Corinthe. Thucydide et X é n o p h o n , bannis d'Athènes, se retirèrent, l'un dans l'île d'Égine, et l'autre à Scillonte. Ils écrivirent

(1)

O m n i a , si nescis, mihi Cæsar jura reliquit . Et sola est patria p œ n a carere m e a . ( O V I D . , Trist., I V , 9 ,II.)


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.