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C H A P I T R E II.
embarquer clandestinement avec lui pour Surin a m , en profitant des vents et des courans. Il eut peine à revenir de son étonnement, quand il apprit que nous étions fermement résolus a ne pas fuir. Après tant d'efforts heureux, nos refus étaient ce qu'il avait le moins prévu, Les fatigues, et peut-être le chagrin qu'il éprouva, lui causèrent une violente maladie. Il se rétablit , et après quelque temps de séjour dans la colonie, il repartit. Mais, pour ne pas perdre entièrement le fruit de son généreux dévouem e n t , il parvint à faire évader avec lui u n bénédictin. Nous échangeâmes quelques livres. Adèle n'avait pas voulu, dans sa périlleuse navigation, se séparer d'un Virgile complet; je l'obtins pour u n très-beau Milton, et je crus avoir fait u n excellent marché. e
2 jour complémentaire an VI 1798). —
Je viens de perdre B
de m e s amis. A
(18 septembre , u n prêtre
l'agonie, il demandait encore
une année au ciel, à la nature : « Une seule an» née ! disait-il ; je ne sais qu'à demi ce que j'ai »besoin de savoir tout-à-fait; une année m e » suffira peut-être. » Qu'est-ce qu'une
année?
c'est à peine quelques jours ; celle qui va finir ne m'a pas paru longue, et c'est le travail qui l'a abrégée. Mais rien ne m'apprend ce que B..... voulait savoir avant de mourir.