CHAPITRE
II.
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» dans la Lorraine et dans l'Alsace une mauvaise » administration et le regret de l'ancienne d o m i » nation des princes lorrains et autrichiens. Il » y avait aussi d u mécontentement dans d'au» tres provinces, et l'on apprit que des villages » entiers émigraient de France en Allemagne. » Les uns se rendaient de là en Russie, d'autres » à U l m , d'où ils étaient transportés en Hongrie. » Quelques curés e u x - m ê m e s
accompagnèrent
» leurs paroissiens dans cette émigration. Elle » a duré depuis 1761 jusqu'en 1770, et l'on vit » des bandes considérables de
ces infortunés
» traverser la Bavière sur des bateaux qui des» cendaient le Danube. Le peuple est trop nom» breux, disaient des administrateurs inhabiles ; » il n'y a pas de place pour tant de inonde, et » les gens des campagnes , trop pressés ici, vont » chercher des pays moins peuplés. Mais le m a l » venait bien moins d'une trop grande p o p u » lation que d'une administration
vicieuse et
» d'une répartition des impôts si détestable, » qu'elle ne laissait pas aux simples journaliers, » pas m ê m e aux petits propriétaires, de quoi » subsister. A u lieu de réformer les abus , o n » imagina de transporter à la Guyane ces gens » peu difficiles en fait de bonheur, et qui ne » voulaient que d u pain. O n espérait en m ê m e » temps mettre cette colonie en état de nous