Journal d'un député non jugé, ou déportation en violation des lois : Tome I

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ANNEXES.

m e tirent tant de présens divers, q u e je ne pus tout emporter. Lorsqu'on revient de la chasse et de la pêche, tout le gibier et le poisson sont déposés dans la place publique; là, le chef les fait nettoyer, couper et distribuer en sa présence par ses f e m m e s . Elles vont préparer ces alimens dans de trèsgrands vases. Lorsque tout est prêt, elles a p portent les mets sur la place, et les déposent sur u n e espèce de plancher élevé de deux pieds au-dessus de la terre. L e chef fait faire autant d e portions qu'il y a de m é n a g e s o u de familles , et elles sont remises a u x autres f e m m e s , qui se présentent tour à tour. Les h o m m e s qui n e sont pas de corvée, ceux qui sont restés a u village, se réunissent a u grand Tapui; les femm e s y apportent leur m a n g e r et elles les servent. Q u a n d ils ont fini leur repas , elles retournent à leurs cases pour m a n g e r avec la famille. Ils n e font que deux repas par jour, l'un à huit heures d u matin, l'autre à cinq heures et d e m i e d u soir. Ils évitent ainsi de m a n g e r pendant la chaleur d u jour. Les travaux les plus pénibles pour eux sont le défrichement des terres. Ils sont obligés d'arracher à la m a i n d'abord toutes les plantes rampantes : h o m m e s et f e m m e s y travaillent ; ensuite tous les buissons et les petits arbustes qui


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