Journal d'un député non jugé, ou déportation en violation des lois : Tome I

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ANNEXES.

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les berceaux qu'ils forment. L e T a m o r i parcourt cette vallée, et il nous fallut le traverser plusieurs fois dans ses sinuosités. Sa source est à u n e demi-lieue d u village des Calcuchéens. O n arrive à u n ruisseau formé par une des sources de l'Onaqui, dont les eaux tombent dans l'Orauve, qui se jette dans le Maroni. C'est au-delà de ce ruisseau que sont les Calcuchéens. Ils nous firent les civilités d'usage chez les nations indiennes, c'est-à-dire, qu'ils nous régalèrent de leur boisson. O n ne la prépara qu'à notre arrivée; ce qui exigea plusieurs jours. C'est, c o m m e chez toutes ces tribus, une préparation de manioc grugé ou râpé. Les f e m m e s en mâchent une partie qu'elles mêlent à des patates aussi grugées; on jette le tout dans des vases pleins d'eau que l'on fait bouillir. C e liquide est ensuite déposé dans

d'autres

grands vases de terre cuite, qui contiennent u n peu plus qu'une barrique de Bordeaux. On

ne

les remplit

d'abord

qu'à

moitié,

pour les remplir ensuite tout-à-fait avec de l'eau : le tout, après avoir fermenté u n

ou

deux jours, prend u n e odeur et u n goût vin e u x ; alors le breuvage est à son point, et ils en boivent jusqu'à

l'ivresse. Cette boisson

s'appelle cachiri. Si à l'ivresse on ajoute quelques danses monotones et sans agrémens, on


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