ANNEXES.
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nous a rendus victimes. O n ne peut m ê m e nous faire justice sans que ceux qui ont péri y participent en quelque sorte. T o u s m e s a m i s , tous les h o m m e s justes appuieront votre d e m a n d e , m a chère Elise ; m e s ennemis e u x - m ê m e s vous seconderont, s'ils veulent passer pour justes. Je sais cependant qu'une objection a été faite : » C o m m e n t juger là où il n'y a pas m ê m e d'ac» cusation ? Et si on parvient à en rédiger une, » et que l'accusé soit absous, il sera plus évident » que jamais qu'il a éprouvé u n
traitement
» injuste. » Cette objection n'est ni sérieuse , ni
spécieuse. D'abord,
q u a n d je
demande
qu'on m e juge , u n refus donnerait u n
nouvel
éclat à m o n innocence ; m a justification serait complète par la désertion et le silence m ê m e de m e s dénonciateurs. Ajoutez que si, au contraire , on m e m e t en jugement, ils ont d u moins l'espérance que le résultat, encore incertain aujourd'hui, m e deviendra funeste. Mais si la justice m'est déniée, rien ne palliera la passion par laquelle je suis poursuivi. II est bien vrai que lors d u rapport d u 26 ventôse, il n'y avait pas m ê m e l'apparence d'un délit ; mais depuis on peut avoir recouvré des preuves, des indices; on peut en recouvrer jusqu'au m o m e n t d u jugement : qui sait si l'instruction ne découvrira pas bien des choses? D u moins ne