Journal d'un député non jugé, ou déportation en violation des lois : Tome I

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ANNEXES.

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» malgré qu'on ne puisse pas dire de chacun » qu'il a fait telle chose, o u désigner le rôle » dont il était chargé. » J'ai transcrit fidèlement ces lignes, et j'y répondrai

pour

pouvoir répondre à quelque

chose. L a tâche est aisée : si ce texte eût été lu avant m a condamnation, à la tribune d u conseil, le sens littéral qu'il eût présenté , c'est qu'une bande de voleurs avait été surprise dans le sac et le pillage d'une maison, et que j'étais d u n o m b r e des brigands. L e conseil aurait dem a n d é q u a n d et quels objets j'avais volés. Estce la caisse d'un banquier? le trésor national ? quelque dépôt o u magasin public ou particulier? « J'ai parlé au figuré, aurait dit le citoyen » Bailleul; c'est par métaphore que je les ai » accusés de vol ; ce sont des conspirateurs et » n o n des voleurs: mais ils étaient dans la m ê m e » maison, et ils ne se sont pas quittés. » Interrogé m o i - m ê m e , j'aurais dit simplement: Il est vrai que je fus arrêté le 1 8 fructidor, dans la maison d u citoyen Laffon, alors président; nous y étions au n o m b r e de sept: Laffon, Piedou-Déritot, GoupilPréfeln, Tronson, Launoy, Maillard et m o i . Certainement ce n'était pas pour violer le domicile de ce citoyen. Des h o m m e s armés vinrent nous y arrêter; personne de nous ne songea à fuir, et nous fûmes , sans la moindre résistance , con-


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