Journal d'un député non jugé, ou déportation en violation des lois : Tome I

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CHAPITRE IX.

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» veaux. Les trois sont Bonaparte , Cambacérès » et Le Brun. » Plein d'émotion , et doutant si j'avais bien entendu , je lis répéter ce dernier n o m . Le Brun, m o n ami depuis tant d'années , L e Brun , le confident de tous m e s actes politiques , le dépositaire de toutes m e s pensées intérieures et morales. Combien je fus soulagé, quand ce n o m seul m efitconnaître sans incertitude de quels principes le gouvernement devait désormais être animé. L a liberté renaît et sera impérissable avec des gardiens tels que Le Brun. Nous trouvâmes réunis le vice-amiral Bruix et l'ordonnateur-général Najac. L e vice-amiral m e félicitait sur m a liberté recouvrée. « Quelle li» berté, lui dis-je, quand m o n passeport m'as» signe Oléron pour résidence.

Mais

de là

» c o m m e de Cayenne je demanderai toujours » à être jugé. » —

«Que dites-vous là? d'Oléron! m e dit le gé-

» néral Bruix; lisez cette loi, rendue trois se» maines avant votre départ de la Guyane. Elle » vous rappelle tous deux à Paris. Q u a n t à la » procédure judiciaire, objet de vos constantes » réclamations , la loi passe vos désirs , et vous » accorde bien davantage. Elle annulle les pro» scriptions civiles et une condamnation pro» noncée SANS JUGEMENT. C'est vos juges m ê m e s » qu'elle CONDAMNE (1). том.

II.

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