Journal d'un député non jugé, ou déportation en violation des lois : Tome I

Page 235

CHAPITRE

IX.

229

Mais voici u n autre refus, qui aurait dû être mentionné plus haut. D'Ossonville était venu m e voir la veille de l'évasion. J'avais lieu de le croire sans argent. Jetais loin d'en m a n q u e r , et je lui en offris. Il n'accepta rien, et à toutes m e s instances il répondit : « Jamais peut-être je » ne pourrais vous le rendre. » 0

vous qui avez des amis malheureux privés

de vos entretiens et de votre présence ! écrivezleur souvent, soutenez leur espoir, affermissez leur

courage , montrez-vous

ouvertement,

c o m m e Meilland, c o m m e D u m a s , S i m é o n , M u raire, Boissy-d'Anglas, et nos autres amis , les défenseurs des innocens opprimés. Dans une misère profonde , j'ai conservé des avantages inappréciables , et j'éprouve qu'il y a des biens supérieurs à tous les autres : c'est le repos de l'ame et l'inébranlable fidélité de quelques amis vertueux. O n m e remit aussi des lettres de gens que je connaissais à peine; ils prétendaient à m o n amitié, parce qu'ils avaient c o m m e m o i été victimes, au 18 fructidor, de la faction directoriale. Je crois que parmi ceux qui se dirent nos alliés , à l'occasion de cette fatale journée, beaucoup en eurent les honneurs , sans les avoir mérités. Dans les révolutions, il faut être sur ses gardes , pour ne pas entrer en liaisons , m a l gré soi, avec des gens dont on ne fait pas grand


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.