CHAPITRE
17
II.
tifier (1) » que si nous ne formions pas, pour le » 25 (2) , un établissement particulier, nous se» rions conduits à C o n a n a m a par la force ar» mée. » Brotier se persuada qu'en l'envoyant dans ce séjour pestiféré, on se proposait de le faire m o u rir. Il t o m b a malade, et le chagrin, qui, dans ce pays, tue c o m m e le poison, rendit sa maladie mortelle. Il m o u r u t le 26 fructidor an VI (12 septembre 1798) , deux jours après le décès de Rovère. C o m m e il avait long-temps été le seul ecclésiastique qu'il y eût à Sinnamari, son enterrement attira plus de m o n d e que les autres. Il s'y trouva surtout des nègres et des négresses , mais ils n'osaient point faire de prières. U n enfant seulement, moins intimidé, s'agenouilla et pria à voix basse. C e banni a supporté son malheur avec courage : ses ressources pécuniaires étaient fort bornées. Ceux qui jouissaient de plus d'aisance luifirentdes offres dont il ne voulut point profiter, et il trouva moins pénible de vivre avec une sobriété
dont
il est difficile de se faire
une idée. Il était silencieux et austère, et il n'a voulu laisser aucune trace de beaucoup de se-
(1) Lettre de Jeannet, du 9 fructidor au V I ( 2 6 août 1 7 9 8 ) . (2) 25 fructidor an V I (11 septembre ТОМ.
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1798).
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