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CHAPITRE
IX.
VIII (7 janvier 1800), et fut reçu avec les honneurs d'usage. Il avait été n o m m é par les directeurs déchus, et confirmé par les trois consuls. N o u s n'avions aucun sujet de croire ceux-ci bien disposés à notre égard. Nous redoutions m ê m e , après la jouissance d'une entière liberté, d'avoir à subir de nouvelles rigueurs. Laffon encaissait d é j à ses collections d'histoire naturelle. Je cachais m o n Journal, quand u n ami survint, et nous fit entendre ces paroles : « Les m a x i m e s d u gouverne» m e n t ont été changées au 18 brumaire; Vic» tor Hugues n'a fait voile que près d'un mois » après la nomination des trois consuls ; il a p u » se convaincre qu'ils ont adopté des principes » de modération, et, confirmé par eux, il sera » m o d é r é à son tour. » A u m ê m e instant, nous vîmes arriver u n gendarme porteur d'un m e s sage de l'agent : il nous invitait à nous rendre près de lui, et nous accourûmes. Dès que Victor nous vit, il écarta la foule qui l'entourait, et, s'approchant, il nous dit qu'il nous apportait des passeports pour retourner en France. 11 nous entretint des événemens
extraordinaires qui
avaient eu lieu avant son départ, et il ne paraissait pas croire à la stabilité d u nouvel ordre de choses. La conversation étant devenue familière, il m e dit : « Vous rappelez-vous que nous avons