Journal d'un député non jugé, ou déportation en violation des lois : Tome I

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CHAPITRE

IX.

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C'est de ce spectacle que nous s o m m e s en ce m o m e n t les témoins. Il faut sortir de cette fausse situation; et ces questions m e sont devenues si familières pendant le cours de près de vingt ans, et dans les diverses positions où je m e suis trouvé, qu'il m'est bien permis d'énoncer une opinion. Je voudrais rendre m o n bannissement m ê m e

bon

à quelque chose. D e u x grands intérêts sont en présence : celui des colons dépossédés, celui d u c o m m e r c e français, dépouillé d'une exploitation qu'il a si long-temps regardée c o m m e son apanage. Je m'abstiens de parler des noirs , dont il faudra cependant s'occuper, puisque c'est par nous que cette race a été transportée d'Afrique en Amérique. Les colons possédaient le sol, et leur titre originaire était, ou le droit d'occupation, ou une concession faite par le prince à titre gratuit. O n sait assez qu'une des bases les plus solides de l'ordre social est la propriété. Les colons sont, par le fait, privés d u sol, puisqu'on leur ôte les bras qui le fécondaient. Ils sont Français c o m m e nous ; et si une loi a p u les déposséder, une autre loi doit les indemniser de la perte qu'ils éprouvent. C'est par les encouragemens du gouvernem e n t qu'ils ont dirigé leur activité et leur industrie vers les colonies. Le trésor royal les a


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