Journal d'un député non jugé, ou déportation en violation des lois : Tome I

Page 220

214

CHAPITRE

IX.

travail. O n partagea ces nouveaux venus entre les habitans, empressés d'être admis à ce partage. Ceux-ci ont voulu les faire travailler ; mais les Africains se sont montrés sourds aux invitalions, aux menaces. Exacts à se présenter aux heures réglées pour la distribution des vivres, ils s'obstinent à ne rien faire. Ils feignent de ne pas comprendre ce qu'on exige d'eux; et après huit jours d'oisiveté, ils n'obéissent qu'à des rigueurs qui les rendent intelligens et laborieux. Sans savoir ce que fut la convention, ils n'ignorent pas ce que cette puissante autorité a c o m mandé. Les termes d u décret d u

1.6 pluviôse an VI

n'ont rien d'ambigu. « L a convention nationale déclare que l'escla« vage des nègres, dans toutes les colonies, est «aboli. Tous les h o m m e s , sans distinction de » couleur, domiciliés dans les colonies, sont ci» toyens français, et jouiront de tous les droits » assurés par la constitution. « Telle est la loi que l'agent d u directoire à la Guyane voulait faire exécuter, malgré les efforts et la résistance des colons. A u x termes de cette loi, c'est une entière é m a n cipation des esclaves ; et cependant ies colons entendent toujours que l'esclavage , la discipline, et m ê m e les châtimens, soient maintenus.


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.