Journal d'un député non jugé, ou déportation en violation des lois : Tome I

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C H A P I T R E II.

lette sur le pont, ainsi qu'un ballot; et, malgré tous les soins qu'on prit, cette m a n œ u v r e ne put se faire sans le blesser. Il ne se plaignit point. Il languit encore pendant sept jours. Le 23 fructidor an VI (9 septembre 1 798), il m e dit: Adieu! sans rien ajouter. Le lendemain, une f e m m e , qui l'avait veillé, vint m'apprendre sa mort. « Son » agonie étant longue, m e dit-elle, j'ai récité , u n » cierge à la main , les prières des agonisans , et, » grace au ciel, il est mort un quart-d'heure » après.» Madame

Rovère, prisonnière des Anglais,

éprouva de leur part les plus grands égards. Ils lui facilitèrent les moyens de se rendre à la Barbade , d'où

elle devait faire voile pour la

Guyane, sur u n vaisseau neutre. Mais ,instruite de la perte qu'elle venait de faire, elle ne voulut point approcher de ces lieux funestes à son mari, et elle retourna en France. L a mort de l'un de nous était toujours la cause de la maladie ou de la mort d'un autre. L'abbé Brotier, u n des deux commissaires de Louis XVIII, avait survécu à son compagnon Lavilleheurnois. O n établissait à

C o n a n a m a les

déportés nouvellement arrivés, et le citoyen Jeannet régla par plusieurs articles les détails de cette seconde proscription. Il nous fit m ê m e no-


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