CHAPITRE
IX.
213
pris par trois frégates françaises à la côte d'Afrique. E n quittant le Benin , il avait quatre cent dix-huit nègres. Il n'en avait plus q u e trois cent cinquante en
arrivant à Cayenne. Cette
perte ne paraîtra pas extraordinaire à ceux qui connaissent le traitement qu'ils éprouvent aujourd'hui à bord. Ils sont enchaînés deux à deux par des collets de fer, qui sont rivés sur la jambe droite de l'un et la jambe gauche de l'autre. Ces fers ne sont ôtés qu'au lieu de la destination ; jour et nuit les m o u v e m e n s d'un seul, ses moindres besoins, sont un tourment pour les d e u x ; il faut qu'ils se couchent et se lèvent ensemble; et si l'un vient à tomber, il faut que l'autre, pour n'être point blessé , suive son c o m p a g n o n dans sa chute. 11 est inutile d'étendre ces détails ; il suffît de dire qu'avant l'abolition, les agens de la traite étaient surveillés par l'autorité. L a surveillance a cessé quand la traite a été abolie « et les Africains n'ont plus d'autres protecteurs que les agens m ê m e s de ce trafic clandestin. 14 nivôse an VIII ( 4 janvier 18oo). —
Les
chaînes des nègres venus sur la prise tombèrent à leur arrivée à Cayenne, et, d'esclaves qu'ils croyaient être, ils apprirent qu'ils jouissaient de la liberté. Malheureusement on
ne put leur
faire comprendre qu'elle doit être compagne d u