Journal d'un député non jugé, ou déportation en violation des lois : Tome I

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CHAPITRE VII.

oiseaux et les animaux terrestres qu'on rencontra dans les bois se laissaient approcher et prendre. Les ocos et d'autres grands oiseaux venaient par bandes nombreuses

autour des

voyageurs; on en tuait à coups de bâton, et cette destruction ne

mettait point les autres

en fuite: les tapirs, les biches (c'est le n o m qu'on donne au mâle ainsi qu'à sa femelle) , enfin tous les animaux dont ce pays abonde restaient en place, accouraient m ê m e , sans montrer aucune crainte. Cette sécurité est la preuve la plus certaine q u e si ce pays n'est pas entièrement désert, il a très-peu d'habitans; ce n'est qu'une forêt,pour ainsi dire, sans limites. La terre y semble propre à toutes sortes de cultures. L'élévation d u sol rend la température

fort différente de celle

des bords de la m e r , et quoiqu'on n'y soit qu'à environ trois degrés de la ligne, les nuits et les matinées y sont si froides , qu'on éprouve le besoin de se chauffer. Les voyageurs trouvèrent des serpens d'une grandeur remarquable: u n de ces reptiles avait trente pieds de longueur, et la peau si terreuse , que la caravane passa auprès, et peut-être le foula, sans s'en apercevoir. 11 ne fut remarqué que par M . Mentelle, qui marchait

le dernier. Ces rencontres

ne

sont pas rares ; Rodrigue, m o n hôte, a tué des serpens de vingt-cinq pieds de longueur . et


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