Journal d'un député non jugé, ou déportation en violation des lois : Tome I

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CHAPITRE

VII.

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leurs cabanes de petites filles dont ils font leurs épouses quand elles sont nubiles. Les f e m m e s portent les fardeaux dans les voyages ; elles doivent planter le manioc et le sarcler ; elles ont tous les soins d u ménage, et , tandis que les h o m m e s se reposent, elles préparent leur dîner. Elles le leur servent, et si c'est un festin, elles ne mangent qu'après e u x , et seulement le lendemain. Elles s'enivrent, et sont servies à leur tour par les enfans. Ceux-ci suivent ces exemples aussitôt qu'ils peuvent. Il y a, c o m m e on voit, beaucoup de prudence dans cet arrangement, et, dans leurs fréquentes orgies , tout le m o n d e n'est pas ivre à la fois. La subordination des femmes envers les h o m m e s est si grande, qu'après la mort de leurs maris, elles servent leurs fils avec toute la docilité d'une esclave. U n e naissance , u n mariage, une mort, voilà pour eux le sujet d'un banquet. Les usages de l'Europe n'ont pas toujours été fort différens. Aujourd'hui m ê m e , en Allemagne, dans le Nord et dans quelques villes de France , les obsèques sont suivies d'un repas auquel sont invités les parens et les amis. Les anciens avaient leurs Amazones, et Hippocrate en a parlé, non c o m m e d'une nation uniquement composée de femmes ; mais il dit que


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