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CHAPITRE VII.
breuse et heureuse. C e u x qui voudront fonder u n empire, o u le régir avec gloire, o u laisser une haute réputation de sagesse , feront de la propriété la base de leurs institutions. L ' h o m m e n'est heureux,
le gouvernement n'est stable,
qu'autant que les propriétés sont respectées; et si on m'objectait L a c é d é m o n e , je ne serais pas embarrassé de répondre. Les f e m m e s , chez tous les peuples civilisés, participent aux
bienfaits de la société, avec
d'autant plus d'égalité, qu'elle se police davantage : chez les Indiens, elles sont traitées avec une extrême dureté par leurs maris; elles les servent en esclaves, et elles sont f r é q u e m m e n t l'objet de leurs e m p o r t e m e n s et de leurs violences. U n
sauvage frappe sa f e m m e jusqu'à
mettre sa vie en danger, sans que les voisins se mêlent de la querelle. Les autres f e m m e s n'oseraient m ê m e tenter de contenir le mari furieux. Si la f e m m e m e u r t des coups qu'elle a reçus, le mari n'est point poursuivi, et la famille de cette malheureuse ne songe point à le punir. Quelquefois celles qui se jugent trop maltraitées se vengent elles-mêmes, et le poison leur en offre u n m o y e n facile et prompt. Les Galibis ont deux ou trois f e m m e s q u a n d ils sont assez riches pour
les acheter ; quel-
ques chefs en ont huit à dix. Il y a des tri-