Journal d'un député non jugé, ou déportation en violation des lois : Tome I

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CHAPITRE

VII.

qu'ils avaient faits à la guerre. Ces esclaves indigènes n'étaient pas aussi bons travailleurs q u e les nègres. C e c o m m e r c e a entièrement discontin u é à Cayenne il y a plus de quarante ans. Les Galibis m'ont paru n'avoir, touchant l'immortalité de l'ame et l'existence de Dieu, que des notions si confuses et si matérielles, q u e j'ai peu de chose à dire de leur religion. Ils ont l'idée d'un être o u plutôt d'un vieillard qui gouverne tout , et qui accorde cependant aux Galibis u n e attention plus particulière qu'à tout le reste d u m o n d e ; mais ils n'offrent a u c u n culte au Grand Esprit. Ils semblent convaincus qu'un être aussi b o n n'a pas besoin qu'on le prie o u qu'on l'invoque. Ils ne savaient, avant leurs c o m m u n i c a tions avec nous, ce que c'était qu'un temple, une chapelle. Les missionnaires n'ont pas eu à faire de grands efforts pour les habituer à nos pratiques. C e u x qui avaient reçu le b a p t ê m e étaient assidus à nos cérémonies: ils y avaient u n m a i n tien respectueux et grave , et se montraient fort attentifs à tout ce qui frappait les sens dans les solennités auxquelles ils assistaient. D u reste, nos mystères, nos d o g m e s

particuliers

leur

étaient tout à fait inconnus, et on se bornait à leur enseigner quelques points de morale pratique. C o m m e il y avait de petits avantages t e m p o , rels attachés au caractère de chrétien , plusieurs


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