Journal d'un député non jugé, ou déportation en violation des lois : Tome I

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C H A P I T R E

VI.

reconnut en eux des amis. « Rassurez-vous , leur » dit-il ; ne craignez plus les Français : vous êtes » ici sous la sauvegarde d'un compatriote. » Il les retint pendant deux jours, et leur donna ensuite u n e meilleure barque et u n b o n pilote qui les conduisit dans la rivière de Surinam. L e gouverneur hollandais craignait d'indisposer Burnel, il ne leur permit point de remonter jusqu'à la ville , et se borna à leur fournir libéralement les m o y e n s de poursuivre leur voyage. Ils reprirent la m e r , mais, par u n e imprudence inexcusable, ils naviguèrent sans boussole. Ils furent vingtquatre heures en haute mer, sans pouvoir se diriger, et le flot les ayant reportés vers la terre, leur barque s'y brisa , et leurs provisions furent submergées. Ils reconnurent bientôt q u e ce pays était inhabité. Ils se divisèrent en trois pelotons, et, après avoir cheminé assez long-temps dans u n sol vaseux, trois d'entre eux

déclarèrent

qu'ils étaient trop affaiblis pour aller plus loin. Leurs camarades leurfirentles derniers adieux; ceux qui survécurent, exténués de faim et de soif, et livrés presque n u s aux

piqûres des

insectes, furent, après quatre jours de souffrances, rencontrés par des Indiens. Ils apprirent qu'ils étaient près de la rivière d u Corentin, o ù il y avait u n c o m m a n d a n t hollandais. Il accueillit hospitalièrement cette première b a n d e ,


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