Journal d'un député non jugé, ou déportation en violation des lois : Tome I

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CHAPITRE

VI.

» m a n d e qu'aucun sénateur ne périsse. Faites » revenir les exilés. Restituez les biens confisqués. » Pardonnez aux parens de Cassius. Q u e dis-je? » u n pardon! ils ne sont point coupables . Qu'on «reconnaisse à leur sécurité qu'ils vivent sous »l'empire et le gouvernement de Marc-Aurèle.» On

avait remis à cet empereur tous les papiers

de Cassius; il les brûla, de peur qu'ils ne fissent connaître d'autres coupables. L'administrateur colonial exagérait, dans des proclamations ampoulées, le n o m b r e et le danger des complots, afin d'accroître au loin le mérite de les avoir réprimés. Je conviendrai aussi qu'il y avait dans la colonie des germes de révoltes. Avant notre arrivée,elles s'étaient succédées quelquefois à des intervalles fort courts , et elles m e naçaient sans cesse le gouvernement.

Tantôt

c'étaient les nègres , mécontens de ne pas trouver dans la révolution tous les avantages qu'on leur avait promis; tantôt la sédition se manifestait parmi les soldats blancs et noirs d u bataillon , à qui leur sol de n'était pas payée régulièrement. Les m o u v e m e n s qui avaient lieu en France influaient à la G u y a n e sur les dispositions des mécontens, et nous nous en apercevions aisém e n t à l'agitation qui régnait autour de nous. Les Africains prenaient alors un air plus important: ils chantaient, dansaient, laissaientéchap-


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