CHAPITRE VI.
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saisir de tous vos papiers , lettres et manuscrits, pour les envoyer a Cayenne. » Je protestai contre celte violence; mais tout fut visité, et les papiers qu'il trouva furent enlevés. N o u s n'avons jamais été instruits des causes de cet acte arbitraire. Peut-être l'ordre avaitil été d o n n é par le directoire , dans l'espérance qu'on trouverait quelques d o c u m e n s pour justifier notre condamnation. Heureusement m o n journal, le seul écrit dont on eût p u tirer quelque induction , est copié sur des cahiers , brochés c o m m e m e s autres livres. Il est placé sur les m ê m e s tablettes; je le prends q u a n d je veux dicter quelque chose à m o n a m i l'abbé Garnier. Il écrit, et en m ê m e temps je m'occupe de quelque ouvrage manuel. L e cahier est remis dans la bibliothèque
aussitôt
qu'un habit bleu s'offre à notre v u e , et l'inquisiteur militaire n'y prend pas garde. C e journal m'est cher parce qu'il vous est destiné , et je compte fermement le conserver jusqu'au jour o ù je pourrai vous le remettre m o i - m ê m e . O n a v u des princes déployer une clémence divine contre des conspirateurs véritables. Cassius, associé à u n parti n o m b r e u x de conjurés, entreprit
d'ôter l'empire
à Marc-Aurèle. C e
prince , après avoir soumis les révoltés , adressa au sénat celte lettre m é m o r a b l e : « Je vous de-