CHAPITRE V .
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cier d'artillerie m e proposa de prendre place à côté de lui sur des boulets et des barrils de poudre qu'il transportait à Sinnamari , et je profitai de sa complaisance. A ce nouveau poste, j'eus à souffrir de la brise, qui était trop forte pour u n malade. Je crois que j'aurais fait pitié à Burnel lui-même. Jusqu'à ce m o m e n t , nous avions p u
attribuer ses autres rigueurs à son
obéissance au directoire; mais cette affaire-ci était toute de sa volonté. Il se montrait de plus en plus tyrannique , et dès lors nous nous regard â m e s c o m m e en état de guerre contre lui. Quelque temps après, nous e û m e s , en effet, les moyens de lui en faire une assez rude. Trois jours avant ce départ précipité , j'avais reçu u n ballot contenant des
habits à
mon
usage. J'y trouvai une petite boîte à l'adresse de m a d a m e Trion. Elle renfermait quelques porcelaines q u e m a f e m m e
lui envoyait avec ce
billet: « M a d a m e de Marbois prie m a d a m e Trion » d'accepter ce témoignage de sa reconnaissance. » Il y avait aussi deux pistolets, des h a m e ç o n s et des lignes de pêche pour Rodrigue. Elise ne pouvait m'exprimer plus délicatement son affection que par cette attention particulière envers ceux dont l'hospitalité était si précieuse pour moi. TOM. II.
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