CHAPITRE
V.
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dées, et sans notre consentement, renvoyés précipitamment de Cayenne à Sinnamari, sans qu'on nous dît pour quel sujet, nous cherchions la cause de cette nouvelle violence, q u a n d
un
commissaire nous rapporta la pétition , et nous fit connaître que nous nous étions attiré notre renvoi, tant pour avoir fait mention de notre détention , que pour avoir terminé la supplique par ces mots : Nous
avons (honneur de vous
saluer, au lieu de ceux-ci : Salut et respect. N o u s d e m e u r â m e s stupéfaits. Le commissaire se retira précipitamment, en nous
disant q u e l'heure
allait être passée. 11 fallait nous résigner , et il ne nous vint pas m ê m e dans la pensée de satisfaire l'orgueil de l'agent Burnel, en lui témoignant le respect qu'il nous ordonnait. U n e des d a m e s hospitalières m e dit : « Vous exposerez» vous, faute d'un m o t , à retomber mortelle» m e n t malade? » Je répondis à la religieuse: » S'il ne s'agissait que d'écrire ce m o t de cour» toisie, notre refus serait vraiment puéril, mais » il ne lui suffit pas d'être salué par nous : res» pectez-moi, dit-il, o u je vous renvoie au sein » de la contagion. L'obéissance à sa
menace
» serait une faiblesse, et demain il c o m m a n » derait une lâcheté. N o u s s o m m e s
prêts a u
» départ. » J'ai vu des voyageurs faire de longs préparatifs