Journal de l'adjudant-général Ramel

Page 94

( 82 ) » votre ordre est pour moi un arrêt de » mort. » Jeannet fut sourd aux prières de tous les habitans , aux larmes des bonnes sœurs de l'hôpital ; il fallut partir. Nous reçûmes les adieux du brave capitaine Hurto, qui avoit aussi de son mieux défendu notre caus , et ceux de maître Dominique, qui passa deux jours avec nous, et nous donna de nouvelles preuves de son généreux dévouement. Le 22 novembre, à 8 heures du matin , nous fûmes embarqués sur la goélette ta Victoire ; des chaloupes vinrent nous prendre au même endroit où nous avions débarqué en quittant la Vaillante : on voulut éviter de nous faire traverser la ville ; mais tous les habitans accoururent en foule au rivage ; tous nous donnèrent des marques de la plus touchante sensibilité : les femmes et les enfans étoient en larmes; il est impossible de rendre un spectacle aussi attendrissant. Nous étions sans gardes au milieu de ces bons habitans, et seulement accompagnés par le commandant Desvieux , qui , devant ce peuple opprimé, feignoit une excessive politesse. Jeannet ne parut point. Quand la goëlette leva l'ancre, les regrets de nous voir arracher à de si douces consolations , la vue de cette foule qui couvroit


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.