Journal de l'adjudant-général Ramel

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( 8o ) l'inféré: qu'elles nous avoient témoigné pendant notre court séjour auprès d'elles. « Vos » déportés sont perdus, disoit-il énergiqueû ment à la supérieure, ils sont perdus, et » s'ils ne crèvent bientôt, nous trouverons » moyen de les expédier, » (Ce Desvieux est un ancien capitaine de cavalerie, qui a été aide-de-camp de M. de Boufflers, et qui appartenoit, dit-on , à une ancienne famille de robe. ) Ainsi se passèrent les premiers jours après notre débarquement ; malgré ces nouvelles rigueurs, nous espérions encore que la loi seroit exécutée, et qu'on nous laisseroit en paix dans les limites de notre exil. Notre sort n'étoit point décidé. Les habitans demandoient à nous recevoir chez eux : Jeannet leur répondoit qu'il ne pouvoit pas nous séparer, ni hasarder de troubler la tranquillité de la colonie; il résolut, dit-on, d'abord de nous placer à l'ancienne habitation des jésuites. Les terroristes crièrent, menacèrent, demandèrent la même faveur pour BillaudVarennes, et reprochèrent à Jeannet de le retenir prisonnier, malgré l'ordre du directoire , qui portoit qu'il jouiroit de la liberté d'aller et de venir dans tout le territoire de la colonie. Le


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