Journal de l'adjudant-général Ramel

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( 76 ) un tel effroi, qu'il fut au moment de quitter une seconde fois la colonie ; le terme de ses pouvoirs étoit expiré; il ne doutoit pas qu'un ami de Billaud-Varennes ne vint bientôt le remplacer, il croyoit voir évoquer les mânes de l'affreux Collot. Les habitans l'engagèrent à rester et à attendre de

nouveaux

éclaircissemens. Le rapport exact que dut faire le lieutenant Dubourg de la corvette la Vaillante, au moment de notre arrivée , le tableau que son humanité présenta sans doute à Jeannet des maux que nous avions soufferts , confirmèrent apparemment ses premiers apperçus, et nous valurent le bon accueil qu'il nous fit à l'hôpital. Cependant le capitaine Laporte, furieux et d'autant plus blessé des précautions outrageantes de l'agent, qu'il étoit lui-même sûr et se sentoit fier de la confiance du directoire , ne se tint point pour battu ; il écrivit à Jeannet, insista pour le voir et lui remettre lui-même à Cayenne des lettres et des instructions particulières dont il étoit porteur. Jeannet circonvenu d'ailleurs par des révolutionnaires tels que son secrétaire Mauduit et le capitaine de port Malvin, ne put reculer ; il permit au capitaine Laporte de venir à terre, et l'invita à diner.


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