Journal de l'adjudant-général Ramel

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( 74 ) tifia leur confiance en réprimant les terroristes. Les conventionnels Billaud-Varennes et Collot-d'Herbois, déportés à Cayenne , y jouissoient de leur liberté, et loin d'expier leurs forfaits , ils en méditoient de nouveaux sous les auspices d'un commandant digne d'être à leurs ordres. Le retour inattendu de Jeannet prévint l'explosion d'une conjuration tramée par les nègres, et dirigée par Collot-d'Herbois , pour faire massacrer à-la-fois tous les blancs. Une négresse vint révéler le secret qu'elle a voit surpris ; Jeannet fit arrêter et conduire au fort de Sinamary , Collotd'Herbois et son collègue Billaud-Varennes, qui , dit-on, n'étoit pas dans le complot ; mais il ne put empêcher la rébellion des nègres, qui ne fut réprimée qu'après qu'on en eut fait un grand carnage : Collot-d'Herbois étant tombé malade peu de tems après, fut transporté à l'hôpital de Cayenne où il mourut ; Billaud-Varennes est encore au fort de Sinamary. On peut juger par ces détails, que Jeannet, lié avec le parti qui avoit fait le 9 thermidor, tenoit ferme contre les anarchistes , et suivant la conduite si naturelle que ses amis auroient dû suivre en France , il s'étoit lié avec tous les honnêtes gens par un intérêt commun , dont la garantie reposoit sur le


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