Journal de l'adjudant-général Ramel

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( 14 ) commandant en chef de la division? — Oui — Eh bien ! je vous ordonne de vous rendre aux arrêts, J'y vais. Je traversois la galerie de communication du quartierdes grenadiers à mon logement, lorsque j'entendis qu'Augereau me suivait avec une partie de son état-major : parmi plusieurs menaces, je distinguai ces paroles : « Tu souffriras au» tant que tu as fait souffrir les autres. » Je n'ai fait souffrir personne, mais j'ai su punir les brigands qui le méritoient. Gommé en cet instant il me serroit de près, je portai la main sur la garde de mon épée ; mais toute la bande fondit sur moi, mon arme fut brisée, je fus traîné, déchiré. Le plus acharné de mes assassins étoit un souslieutenant de grenadiers, appelé Viel, que j'avois envoyé aux arrêts quelques jours auparavant : il cherchoit dans la mêlée à me plonger son sabre dans le corps. Ce fut à

Augereau lui-même, que je dus de n'être pas égorgé ; il parvint à me dégager en criant avec force : « Laissez, laissez, ne le » tuez pas; je vous promets qu'il sera fusillé » demain. » Ces brigands déchirèrent mon chapeau qui étoit tombé dans cette lutte , mais non pas, comme on l'a dit, les marques distinctives de mon grade ; c'est de sang qu'ils étoient altérés. Un domestique fidèle

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