Journal de l'adjudant-général Ramel

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» et j'ai été blessé le 13 vendémiaire, en » combattant contre Louis XVIII, et je ne » veux pas aujourd'hui me battre pour lui. » Un autre cria tout haut : « Les conseils travail» lent pour le roi , ce sont des gueux à ex» terminer. » Pendant ces discours et les disputes qu'ds occasionnoient entre les officiers, le désordre commença à gagner dans les rangs. Le chef de brigade Blanchard, qui commandoit sous moi, et qui depuis deux mois n'avoit osé se montrer, parce que j'avois rais à découvert ses intrigues, ses liaisons avec des hommes de sang, et ses rapines dans l'administration du corps, parut toutà-coup , et me somma, à cause, disoit-il, du danger où nous étions , de faire distribuer des cartouches. Je fus indigné de sa lâche imprudence ; et comme je me laissai emporter jusqu'à le lui témoigner vivement, j'observai que les grenadiers parfageoient mon indignation, ces mêmes grenadiers qui, une heure après, marchèrent sous les ordres d'un officier qu'ils méprisoient, et le suivirent au directoire... Quelle leçon pour les chefs de troupes! .. . Peu d'instans après cette scène, je fis ouvrir les rangs pour inspecter ma troupe qui faisoit encore bonne contenance. J'arrivai à la troisième compagnie, lorsqu'aux cris re-


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