( 8 ) cenciement ; on a dû en trouver la proposition réitérée dans les papiers de la commission des inspecteurs. Note,
page 74 , Il partage en voleur... Je certifie que, pendant
notre captivité à la Guyanne , Jeannet a saisi au moins douze vaisseaux , soit Hambourgeois , Suédois , Danois , Hollandais : enfin un Ragusien , tous destinés pour Surinam ;
j'en
excepte celui de
Raguse , qui allait à Vera-Crux. Comme l'histoire de sa prise et de sa saisie a fait beaucoup de bruit dans la colonie , je vais en dire un
mot.
Ce vaisseau
sortait d'un des ports d'Espagne ;
il était
chargé de vin et d'autres denrées pour le Mexique. Il faut croire que le capiatine connaissait peu la mer Atlantique. Après deux mois de navigation , il aterra à Cayenne : ne sachant où il était , il envoya son canot à terre ; bientôt il sut qu'il était chez une nation amie de la sienne : il fit demander la permission de relâcher quelques jours , et de faire eau ; le tout lui fut accordé. On le visita et revisita ; par malheur il était si en règle , qu'il n'y avait pas moyen d'y mordre. Après cinq jours de relâche , on le laissa partir. Il faisait gros tems : le vaisseau fut très-endommagé vis-à-vis les îles du Diable , et forcé de rentrer à Cayenne. « Oh ! pour le coup , »
s'écrie Jeannet , c'est un espion , un agent de Pitt. » A l'instant,
il envoie une garnison à bord du vaisseau , fait arrêter le capitaine, et envoie chercher le tribunal de commerce. 11 leur annonce que les magasins de la colonie sont épuisés ,
qu'il ne sait plus quel
parti prendre , qu'il ne voit d'autre expédient que de saisir le Ragusien. « Au reste , messieurs , ajouta Jeannet, point de scrupules, » je me charge de tout : cela vaut encore mieux que de lâcher la »
bride aux nègres ; vous m'entendez. >> Deux membres de ce tri-
bunal donnèrent leur démission , plutôt que de partager l'iniquité d'un tel procédé ;
les autres brigands , avec les deux qui l'eur fu-
rent adjoints , confisquèrent le vaisseau. Le jugement est motivé «
sur ce que la république de Raguse a fourni des vivres à l'armée
de l'empereur , malgré les ordres du grand-seigneur , le fidèle allié de la république française , et qu'elle en a refusé à Bonaparte , etc. »» Je tiens tous ces faits , connus de tous les déportés , d'un des juges
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