Journal de l'adjudant-général Ramel

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( 164 ) pour mort et Willot étoit agonisant. Quel affreux spectacle ! quel triste départ ! Des huit déportés échappés dans la pirogue , quatre seulement, Pichegru, Dossonville , Larue et moi , nous nous embarquâmes le 17 sur la frégate anglaise la Grue, commandée par le capitaine Hello. Le 20 nous passâmes à la vue de la Trinité et de Tabago. Le 22 nous doublâmes l'isle de SaintVincent. Le 24 nous étions devant la Martinique ; les vents nous empêchèrent d'entrer dans la baye du fort Royal : nous continuâmes notre route pour Saint-Christophe, où étoit le rendez-vous général du convoi des Antilles : nous y mouillâmes le 27. Depuis plusieurs jours, j'avois été attaqué de la fièvre jaune, et si violemment, que je perdis connoissance avant que nous eussions vue de la Martinique. Je ne recouvrai l'usage de ma raison que le 22 août, environ un mois après. Je ne sais rien de ce qui se passa autour de moi pendant cette longue agonie. Je me trouvai dans un autre vaisseau , sans pouvoir me souvenir du moment où nous avions été transférés de la frégate la Grue, sur la frégate l'Aimable , commandée par le capitaine Gren-


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