Journal de l'adjudant-général Ramel

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( 150 ) Nous fûmes traités avec une magnificence qui contrastait

honorablement

avec nos

barbes longues et nos visages calcinés. La marée nous permit de repartir vers les 4 heures; après une heure de navigation, nous rencontrâmes une belle gondole; c'étoit le gouverneur lui-même qui venoit à notre rencontre. Nous étions impatiens de connoître notre bienfaiteur; il passa dans notre barque, nous considéra, nous embrassa avec une vive émotion , et nous dit : « Soyez » les bien-venus; oubliez, s'il se peut, vos » malheurs; je ferai tout ce qui sera en mon

» pouvoir pour en effacer la trace. Nous » sommes tous heureux de vous recevoir ; »

disposez de la colonie toute entière, dis-

» posez sur-tout de moi. »

Nous passâmes sous le fort Nassau , qui nous salua de cinquante coups de canon, répétés coup pour coup par le fort d'Amsterdam, sur la rive droite. Les batteries de Paramaribo répondoient : nous n'étions plus qu'à une lieue de la ville ; le jour tomboit ; il étoit nuit close quand nous entrâmes dans le port. Toute la ville étoit illuminée ; la garnison et les

milices coloniales étoient sous les

armes : nous débarquâmes au bruit de la mousqueterie et de l'artillerie de la place


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