Journal de l'adjudant-général Ramel

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( 143 ) passer encore au milieu des insectes, pouvoir,

être la dernière pour Barrick. Qu'on n'oublie point que ce brave homme, dont la force physique égaloit le courage et la vertu, avoit souffert un cruel supplice pendant les deux jours qu'il avoit passés dans les bois de Sinamary pour attendre le moment de notre évasion. Nous n'avions plus un instant à perdre pour sauver notre sauveur. Le 11 juin, au point du jour, Barthélemy, Larue, Aubry et Dossonville s'acheminèrent à pied le long de la plage, vers le fort de Monte-Krick, pour y demander asyle pour les pauvres marchands naufragés, et nous faire préparer à manger. Quelques heures après, à la haute marée, Pichegru, Willot, Letellier et moi, nous remontâmes dans la pirogue, que les ouvriers poussèrent vigoureusement au large, en nous disant adieu : Barrick, mourant, reprit le gouvernail, et un peu avant midi, la pirogue entra heureusement dans la petite rivière de Monte-Krick. Nous débarquâmes.Barrick triomphant, reçut, par ce succès , le prix le plus doux de son généreux dévouement. Le commandant du poste de Monte-Krick avoit déja très-bien accueilli nos compagnons, et nous a voit fait donner une case vaste, propre et commode sur le bord du Krick. Quel

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