Journal de l'adjudant-général Ramel

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( 134 ) pêcheurs avoient laissées dans le fond de la pirogue. Nous n'avions ni boussole, ni instrument pour prendre hauteur. Nous pouvions nous égarer dans la nuit ; le moindre coup de vent pouvoit nous arracher de la côte , lorsque nous étions forcés de tenir le large, à cause des rochers, ou des courans qui se trouvent aux embouchures des rivières. Il nous avoit été impossible de nous charger d'aucune provision ; nous n'avions pas même du biscuit, ni de l'eau, Letellier avoit apporté seulement deux bouteilles de rhum. Nous étions persuadés que les vents qui souillent constamment d'est en ouest le long de cette côte, nous porteraient en deux jours à la hauteur de Monte-Krick, et qu'il suffiroit de soutenir nos forces jusque-là par une liqueur spiritueuse. Nous souffrîmes beaucoup de la chaleur pendant la journée du 4 ; cependant la brise étoit bonne. Nous rangions la côte, et quand la nuit nous en déroba la vue, nous nous estimions dé,a par le travers de l'embouchure de la rivière de Marowni, dont les deux rives forment les limites respectives des possessions françaises et hollandaises , et qui n'est guère qu'à quarante lieues au vent du poste de Monte-Krick, A onze heures


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