Journal de l'adjudant-général Ramel

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( 133 ) parut ; nous marchions bien , et quand le jour se fit, nous nous trouvâmes sous le vent d'Iraconbo : nous n'avions plus à craindre d'être poursuivis ; il nous restoit à vaincre les dange rs de la mer. Notre pirogue étoit si petite et si rase, que les moindres vagues la remplissoient, et nous étions obligés de travailler sans cesse à la vider avec une calebasse. La pirogue étoit si légère, que le moindre mouvement pouvoit la faire chavirer. Nous fûmes au moment de périr de cette manière par une imprudence dont je fus seul coupable. Je ramois; un faux coup ayant engagé mon aviron, mon chapeau tomba dans la mer : je me penchai vivement pour le reprendre. Mon poids entraîna si subitement la pirogue hors de son équilibre , qu'elle ne se rétablit que fort difficilement ; elle fut toute remplie d'eau. L'adresse de Barrick, et l'activité avec laquelle nous travaillâmes, nous releva. Je fus sévèrement réprimandé par Pichegru, que nous avions fait notre capitaine. Barthélemy , encore tout noir de la vase de Sinamary, profita de cette occasion pour se laver. J'eus le malheur de perdre mon chapeau, et ne pus défendre ma tête des rayons ardens du soleil , qu'en me faisant un turban de feuilles

de

bananiers , que les

nègres


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