Journal de l'adjudant-général Ramel

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violence, et les symptômes les plus effrayans éclatèrent également dans l'un et dans l'autre. Ils souffraient des douleurs aiguës, et n'avoient pas un instant de relâche. On écrivit sur-le-champ à Jeannet, pour lui demander la faveur qui n'étoit jamais refusée au dernier des criminels, de faire transférer à l'hôpital nos malheureux amis. Nous ne reçûmes d'abord aucune réponse : le danger augmentoit; dénués de tous secours, nos soins ne pou voient adoucir les angoisses de nos malheureux compagnons nous insistâmes. Troncon-Ducoudray déja enflé, et ne pouvant presque passe remuer, écrivit à Jeannet. Cette fois le monstre répondît par écrit au commandant Aimé : « Je ue sais pourquoi » ces messieurs ne cessent de m'importuner; » ils doivent savoir qu'ils n'ont pas été en» voyés à Sinamary pour y vivre éternelle» ment. » Les deux victimes pour lesquelles nous avions déja perdu toute espérance, étoient dans la même case, dans leur hamac, dans leur lit de mort, en face l'un de l'autre;, Les cris que la douleur leur arrachoit, retentissoient au-delà de nos cases; rien ne put calmer leurs affreux vomissemens. Lafond, sur-tout,hurloit avec force, il levoit les mains au


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