Journal de l'adjudant-général Ramel

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( 105 ) quelques lettres à Cayenne : au moment où l'aviso chargé des paquets de toute la colonie mettoit à la voile , Jeannet fit tirer dessus à boulet, le rappela à terre, et s'empara de toute la correspondance. « Les déportés se plaignent de moi, di» soit cet inquisiteur : mais ils béniroient » ma clémence , s'ils connoissoient les or» dres que j'ai reçus. » Cependant,malgré son zèle à servir les vues du directoire , malgré ses efforts pour se rendre agréable , Jeannet avoit de plus sérieuses craintes : il jugeoit que les anarchistes remis en faveur, entraîneroient le prétendu gouvernement, déja dirigé par leurs mains , et que les amis de Robespierre n'avoient qu'un pas à faire : les nouvelles apportées par l'aviso l'Aigle , le confirmèrent tellement dans cette opinion , il fut si effrayé qu'il fit proposera Billaud-Varennes, d'user de sa liberté : celui-ci refusa cette grâce , en ajoutant que Jeannet avoit beau faire, que jamais il n'oublieroit sa conduite à son égard, et qu'il l'en feroit repentir un jour. A-peu-près dans le même terns, le commandant Desvieux , faisant sa tournée des postes , vint visiter le fort de Sinamary ; il examina nos cases , et entra d'abord dans celle de Marbois. Ce court dialogue doit


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