Une erreur judiciaire : L'affaire Dreyfus

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les mêmes lettres du document incriminé, nous ne trouverons pas le plus petit indice d'une telle particularité. Mais ce n'est pas tout. Il faut en effet remarquer que la forme de ces six lettres est, en général, très différente dans le document anonyme. Lettres authentiques :

Document incriminé :

Dans les pages lithographiées marquées des lettres T, H, G, j'ai donné des fac-simile de l'écriture anonyme et de l'écriture authentique qui nous montrent ces six lettres telles qu'elles sont dans chaque écriture ; si on les compare, je suis sûr que la différence sautera aux yeux de tous. Les lettres sont placées consécutivement telles qu'elles se présentent dans les documents. Dans la série 4, j'ai constaté une différence sensible dans les «d» minuscules. Dans l'écriture authentique, toutes les fois que le « d » minuscule est employé comme lettre initiale, il est écrit comme ceci et même quand cette lettre est placée au milieu d'un mot, il est rare qu'elle soit écrite ainsi tandis que dans le document anonyme, sur vingt-sept exemples du « d » minuscule, deux seulement sont ainsi formés Quant aux autres, soit au commencement des mots, soit autrement, ils présentent cette forme On sait que beaucoup de personnes se servent de ces deux formes de « d », mais, à coup sûr, le témoignage des écrits authentiques de Dreyfus, en 1890 et 1895, suffit à prouver qu'il emploie rarement le « d » à boucle et presque toujours le « d » droit ; tandis que l'auteur de l'écrit incriminé se sert généralement du « d » bouclé, et non du « d » droit. Sur la feuille T, H, G, j'ai donné des fac-simile de « d » minuscules du document incriminé et des fac-simile de la même lettre des écrits authentiques, de façon qu'on puisse juger de la différence d'un seul coup d'oeil.


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