DESCRIPTION GEOGRAPHIQUE
32
defcendre , foit qu'il pleuve ou non dans les Pro» vinces voifines dont il ne dépend en aucune maniere. Les anciens Habitans de la Guîane & les Indiens » voifins de l'Orenoque, ont encore obfervé que tous les vingt-cinq ans, la derniere crue de ce Fleuve s'éleve de deux pieds & demi au-deffus du terme fixé pendant les vingt-quatre années qui ont précédé. Quoiqu'il ne foit pas aifé de trouver la caufe d'un accroiffement auffi confidérable & auffi fingulier : voici qu'en dit le Pere Gumilla. Les premieres pluies tombent en Avril dans les Montagnes d'où fort cette quantité prodigïeufe de Rivieres qui viennent fe décharger dans l'Orenoque ; & c'eft alors qu'arrive la premiere crue : mais comme les plages de l'Orenoque ont beaucoup d'étendue , & qu'elles ont été long-tems defféchées » par l'ardeur du Soleil, elles abforbent toute l'eau qui y étoit tombée , ce qui fait qu'il n'en vient pas une goute à la Mer, & qu'on ne s'apperçoit pas de cet accroiiTement dans les embouchures de la Ri» viere : il n'en eft pas de même de la feconde crue, qui trouvant fes plages déja humectées, fe laiffe » facilement appercevoir & va toujours en augmen» tant durant le mois d'Avril & les quatre fuivans , Mai, Juin , Juillet & Août, fe maintenant dans fa plus grande hauteur le mois de Septembre. Le » Fleuve ceffe alors de croître, parceque fes eaux fe » répandent dans, quantité de Lacs voifins de fes » bords, dont quelques-uns font marqués fur la Carte ci-jointe, »
»
»
»
»
»
»
Raifons de la des eaux.
Crue
»
»
» » »
»
» »
»
»
» »
»