Histoire du Dix-huit fructidor : deuxième partie

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HISTOIRE

se faisoient remarquer ceux d'être cause de la guerre, d'accabler le peuple d'impôts , de nous être enrichis de ses dépouilles, etc. , inculpations qui toutes s'appliquoient précisément à nos proscripteurs. Et en effet, en quoi consistoient nos richesses ? Pouvoit-on citer celles de M. Barthélemi , successivement ambassadeur et directeur. Et de M. de Marbois, long-temps intendant avant la révolution ? Quelques-uns , tels que M. Lafond-Ladebat, n'avoient-ils pas au contraire oublie' leurs intérêts particuliers pour ne s'occuper que de ceux de leur pairie , et leur fortune n'en avoit-elle pas notablement souffert ? Pichegru étoit-il riche autrement qu'en vertus et en talens? Il partit dans un dénûment absolu. Une dette de six cents francs n'étoit pas acquittée; on s'adressa à sa sœur , à son frère, ministre de la religion catholique ; ne vivant que des bienfaits de l'illustre proscrit, ils ne purent payer. Des trophées bien glorieux se trouvaient entre leurs mains ; il faut en faire le sacrifice , le chapeau , l'habit , l'épée du général sont vendus !.,.. C'est la dernière ressource du héros qui a vu à ses pieds tous les trésors de la Hollande ! Quel rapprochement !... Les accusateurs , obscurs avant la révolution , possèdent de vastes châteaux , d'immenses terres , fruits de leur brigandage , et les accusés , qui avoient occupé les premiers emplois de l'Etat, sont tous bien loin de l'opulence , et plusieurs très-près de l'indigence (1)... (1) Le séquestre- mis sur nos biens a dù convaincre nos per-


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