Histoire du Dix-huit fructidor : deuxième partie

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DU DIX-HUIT FRUCTIDOR.

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notre secours ( 1 ) ; enfin , nos grenadiers eux-mêmes, quoique mécontens de plusieurs de leurs officiers, pour le changement desquels nous attendions la loi proposée aux Anciens , .eussent fait leur devoir , surtout sous les commandans dévoués qui les auroient dirigés. Mais en s'occupant de ces moyens militaires , il ne falloit pas perdre de vue ceux qui étoient propres à ramener à nous cette portion du corps législatif qui s'en éloignoit, et dont le concours nous deviendroit nécessaire pour légaliser nos mesures ; il falloit surtout qu'elle ne pût plus douter des criminels projets des factieux contre elle-même : il étoit donc nécessaire de laisser commencer l'attaque par les conspirateurs , avec la précaution de nous tenir prêts à la repousser par une contre-attaque dirigée contre la personne même de leurs chefs. Mais où devoient aboutir ces préparatifs, demandera-t-on peut-être , et quel étoit votre but ? Le plus honorable et le plus utile,je pense ,que puissent jamais se proposer des hommes de bien, amis de leur pays ; c'étoit de faire tourner à l'avantage de la France les crimes mêmes de ses oppresseurs , et de lui assurer le plus promptement possible le gouvernement qui par sa stabilité et ses principes , pouvoit seul ramener la con(1) Le r2 fructidor, Pichegru me communiqua une lettre d'un des principaux généraux qui n'avoit pris aucune part aux clameurs séditieuses de l'armée : ce général l'assuroit de son dévouement, de celui des 3o mille hommes qu'il commandoit, et lui promettoit de marcher au premier appel au secours de la saine portion du corps législatif contre ses oppresseurs.

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