Histoire du Dix-huit fructidor : deuxième partie

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HISTOIRE

d'écarter les mouches qui se précipitent par essaims sur le cadavre, que la chaleur lait corrompre au bout de douze heures. Ce pénible ministère dure quarante jours et se termine d'une manière funeste pour la plus âgée des femmes du défunt. On l'enterre toute vive dans la même fosse que son mari ; et le fils aîné épouse toutes les autres, à l'exception de celle qui lui a donné le jour. Au bout d'un an, on recueille les os des défunts, on les renferme dans une corbeille , et on les suspend dans l'endroit le plus apparent de la case. Plusieurs nations, telles que les Ayricas, les Farivas, portent le deuil de leurs parens, en se frottant le corps d'une teinture noire très-tenace , ce qui les fait ressembler parfaitement à des nègres : les enfans, les frères et les sœurs se teignent tout le corps ; les autres ne s'en teignent que quelques parties , en raison de leur degré de parenté. Si ces différens peuples ont une croyance, elle approche sans doute du manichéisme qui admet deux principes opposés, l'un souverainement bon, et l'autre essentiellement méchant; car ils emploient tous des procédés plus ou moins bizarres pour se garantir des mauvais génies. Ils ont aussi leurs sorciers, qui sont en même temps les piayes ou médecins de la nation ; mais pour obtenir ce dernier titre, il faut, chez plusieurs de ces penplades, passer par des épreuves non moins cruelles que celles usitées à l'égard de leurs chefs ou caciques. La révolution de la lune et celle des pléiades, formant la principale division du temps chez ces Indiens.


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