Histoire du Dix-huit fructidor : deuxième partie

Page 282

532

HISTOIRE

se réduisent à un pouce vers le bord. Quand tout cela est disposé et qu'il ne s'agit plus que d'ouvrir le canot, ils plantent sur le chantier des piquets à trois ou quatre pieds de distance les uns des autres, l'ont du feu en dedans et en dehors, et quand l'arbre est bien chaud, ils saisissent les bords du canot avec des morceaux de bois faits en tenailles, et ils les tirent à eux à plusieurs reprises, en sorte qu'en trois ou quatre heures il est entièrement ouvert. Un arbre qui a dix pieds de circonférence ouvre ordinairement de cinq pieds et demi, et les autres à proportion : les outils tranchans sont de pierre, et cependant ils coupent aussi bien que nos meilleurs cognées d'acier. Ils se servent pour conduire leurs pirogues d'espèces de rames qu'ils nomment pagayes, longues de quatre à six pieds, suivant les dimensions de la pirogue : elles leur servent tout à la fois de rame et de gouvernail. Ils font aussi usage de voiles ; mais chaque pirogue n'en offre qu'une, de forme carrée et faite de morceaux de bâche rapprochés les uns des autres. Leur manière de se procurer du feu est celle que le hasard a fait découvrir à tous les Sauvages : ils prennent deux morceaux de bois sec; dans le bout de l'un ils pratiquent un trou de trois à quatre lignes, le fixent en terre par le bout opposé, introduisent dans le trou l'autre morceau de bois de manière qu'il en frotte exactement toutes les parties , et le tournent ensuite rapidement entre leurs mains jusqu'à ce que le feu se développe. Quoique l'on n'ait trouvé parmi ces Sauvages au-


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.