Histoire du Dix-huit fructidor : deuxième partie

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DU DIX-HUIT FRUCTIDOR.

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Des morceaux de bois creusés en forme de sièges et tables, des hamacs tissus en cordons de coton ou de pite , des pots de terre , des pagaras ou paniers de roseaux , dont-quelques uns ont la forme de couleuvres, et servent à égoutter le manioc lorsqu'il est râpé , des plaques de terre pour faire cuire la cassave, et quelques autres petits ustensiles de la même simplicité, constituent tout leur ameublement. Il n'est point de village qui n'offre un taponi ou carbet ; c'est une espèce de halle consacrée à la réception des étrangers; et les hamacs, tendus d'un poteau à l'autre, y servent de lits. Cette précaution prouve l'esprit de sociabilité de ces sauvages , et en effet ils exercent généralement et généreusement l'hospitalité. Elle devient une occasion de fête qui se termine toujours par l'ivresse : celle à laquelle nous avons assisté étoit de ce genre. Quand elles ont lieu à la suite d'invitation faite par une bourgade, à une bourgade voisine, elles sont précédées d'un cérémonial dans lequel leur cinat joue le principal rôle. Ce cinat est une espèce de flûte de deux à trois pieds de long, percée d'un trou , et garnie à son embouchure d'une auche à peu près semblable à celle de notre hautbois. Cet instrument est le seul dont ces peuples fassent usage. Quand ils engagent une bourgade à les venir visiter et partager leurs danses , ils lui envoyent les flûtes. Ceux qui doivent être les symphonistes arrivent au lieu du rendez-vous avec le reste des conviés , et se


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