Histoire du Dix-huit fructidor : deuxième partie

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DU DIX-HUIT FRUCTIDOR.

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de rire qui semblent si francs , si naïfs, qu'ils font regretter beaucoup à ceux qui en sont témoins de ne pas entendre leur langue. Il n'est pas exact non plus que quand une Indienne accouche, ce soit le mari qui obtienne tous les soins qui seroient dus à la femme, et qu'elle reste soumise à toutes les fonctions du ménage ; elle est au contraire traitée pendant neuf jours avec les plus grands égards par ses compagnes. Les hommes se reposent bien en effet pendant un mois ; mais c'est par suite de leurs idées et de leurs pratiques superstitieuses:ils ne mangent alors que du poisson , et se ménagent comme s'ils étoient en état de maladie, dans la persuasion que le sort et la constitution de l'enfant exigent ces précautions. Les Indiens ne choississent guère de femmes que dans leur famille, et ils épousent même au second degré de consanguinité. Les préliminaires du mariage chez la plupart de ces peuples sont très-remarquables. Après avoir fait subir à la future un jeûne long et rigoureux, sous prétexte de la purifier, deux vieilles femmes s'emparent d'elle la veille de la noce, et lui chantent alternativement l'une en pleurant et l'autre en riant, des couplets sur les peines et les plaisirs du mariage. Hélas! ma fille dit celle qui pleure, si tu connoissois les douleurs de l'enfantement, tu ne te marierois certainement pas... Ah ! reprend l'autre, que tu auras de joie d'être mariée quand tu goûteras le plaisir de devenir mère! — Que les mauvais traitemens d'un mari causent, hélas ! d'amertume et de


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