Histoire du Dix-huit fructidor : deuxième partie

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HISTOIRE

le raisin à mesure qu'il mûrit, ont fait renoncer à la culture de la vigne en grand. Quant au blé, il n'y a pas réussi : l'humidité et la chaleur le font bien monter jusqu'à douze pieds en six semaines ; mais il ne donne point d'épis. Les rivières et la mer fournissent des poissons excellens. Les forêts, remplies de gibier, offrent tous les bois les plus précieux. Enfin, l'éducation des vers à soie y réussiroit d'autant mieux , qu'on n'y éprouve pas de ces ouragans qui portent si souvent le ravage à Saint-Domingue et dans les autres colonies. Si l'on s'enfonce dans le pays à cinquante ou soixante lieues , le climat y devient plus salubre, plus tempéré à mesure qu'on avance. On y voit des forêts entières de cacaoyers : les gommes les plus précieuses , la vanille , la salsepareille , le bois de crabe ( espèce d'épice ) , le pulchiri ( espèce de muscade ) , le baume du Pérou , la casse , l'ipécacuanha, une cire végétale , la cire noire de la Guadeloupe, d'excellent miel, et une foule d'autres substances très-recherchées sont communes dans les bois intérieurs. Enfin , les mines de très-beau cristal de roche qui y existent, attestent qu'on en découvriroit de plus précieuses encore. Ces vastes contrées n'ont donc besoin que de fonds, de bras, et d'une administration aussi active qu'éclairée pour rivaliser les possessions hollandaises, et nous dédommager des malheurs dont nos autres colonies ont été frappées.


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