Histoire du Dix-huit fructidor : deuxième partie

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HISTOIRE

blement : bientôt il fut en état de venir à Londres. Sa modestie et sa prudence le rendirent très-circonspect dans ses liaisons. Cette réserve ne fit que fortifier l'eslime qu'on lui porloit. Nous avions été mis en rapport avec les plus fidèles serviteurs du Roi. Nos relations avoient commencé d'une manière aussi flatteuse qu'honorable pour nous: Sa Majesté avoit daigné accorder à nos débats législatifs une attention particulière , et les avoit appréciés avec cette profondeur de jugement qui lui appartient. Si l'on ne voyoit pas dans tous les proscrits des royalistes également prononcés , on reconnoissoit au moins qu'ils étoient fortement animés du véritable amour de leur pays, et dès-lors disposés à se rattacher au seul Gouvernement qui pût mettre un terme à ses maux. Nous avions donc été assez heureux pour que notre sort inspirât quelque intérêt à Sa Majesté (1). Elle daigna charger

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(1) Le Roi s'appropriant tout ce qui se faisoit de bon et d'utile dans son royaume, avoit adopté sans distinction tous les proscrits de fructidor; et voici dans quels termes S. M. écrivoit à M. I m b e r t - C o l o m è s , sous la date du 10 octobre 1797 ( 18 vendémiaire an 6 ) , Blanckembourg : « Vous pouvez p e n s e r , Monsieur, quelles ont été mes i n quiétudes, lorsque j'ai appris la catastrophe qui vous a mis dans un si grand danger : elles ne peuvent se comparer qu'à la satisfaction que j'ai ressentie en vous sachant enfin en s û reté. Comme Roi, comme père de mes sujets, je ne puis q u e gémir d'un événement qui retarde la fin des malheurs de ma patrie; mais pour v o u s , Monsieur, mes sentimens sont bien différens, et je suis plus porté à t o u s féliciter qu'à m'affliger avec vous d'un acte de violence qui met vos sentimens dans-


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