Histoire du Dix-huit fructidor : deuxième partie

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HISTOIRE

l'intention de nous embarquer de suite. Nous y mîmes d'autant plus d'empressement, que nous apprîmes la prochaine arrivée d'un second messager porteur d'une sommation formelle de la part de l'Agent. Cependant nous ne pûmes nous arracher à nos bienfaiteurs que le 3o : Aucune précaution de sûreté n'avoit été omise ; si nous étions arrêtés, nous devenions parlementaires pour la colonie la plus voisine ; des dépêches nous avoient été données en conséquence par le gouverneur. Pichegru recueillit même à ce moment un témoignage bien précieux de reconnoissance. Nous avions vu chez un de nos hôtes de Surinam, M. de Badenbourg, ancien officier de cavalerie au service de la Hollande et frère du gouverneur des Berbices ; il étoit du nombre des émigrés que le brave général avoit soustraits à la fureur des révolutionnaires français et hollandais. Le souvenir de ce service lui étoit toujours présent ; il voulut à son tour contribuer au salut du sauveur de sa patrie , et il lui proposa de nous accompagner revêtus de tous les caractères publics qui dévoient faire respecter notre bâtiment. Nous acceptâmes avec la plus grande sensibilité cette offre importante , et nous reçûmes les adieux des estimables habitans de Paramaribo. Nous ne nous embarquâmes pas dans le port de la ville, pour éviter un appareil dont l'Agent n'auroit pas manqué d'être instruit. Nous allâmes couchera l'habitation de M. de Cohorn située au fond de l'anse ou descendit notre bâtiment, et où se rendirent quelques


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